... Other Business ..."..."KNIGHTON
FIN PRINTEMPS 1192 Le soleil était déjà haut dans le ciel, dardant de ses rayons chauds la terre encore humide de la rosée matinale. L’été allait bientôt commencer et les feuilles des arbres avaient commencé à prendre cette teinte foncée qui précédait celle rougeoyante de l’automne. Marian se sentait agréablement bien tandis qu’elle ramassait les pommes mûres tombées de l’arbre sous lequel elle se trouvait. Il faisait chaud mais un vent légèrement frais venait caresser son visage, et les odeurs estivales parvenaient à ses narines, chargées de senteurs fruitées et de celle de la terre chauffée par l’astre éclatant.
Elle aimait passer du temps dehors... Profiter de ce large espace que l'on ne pouvait retrouver qu'en extérieur... Depuis son enfance, cela lui avait toujours procuré un immense bien-être. Elle n’était pas faite pour vivre enfermer entre quatre murs. Elle avait besoin d’espace, de nature… de liberté... Elle savait que c’était entre autre ce qui avait poussé son père à ne pas déménager à Londres quelques années plus tôt. Il connaissait suffisamment sa fille pour savoir que la vie en ville allait rapidement lui déplaire. Après tout, elle avait beau être née noble, c’était une fille de la campagne. Elle avait passé son enfance à courir à travers les champs, à jouer dans les fermes, à se baigner dans les ruisseaux qui sillonnaient ces terres, à se promener dans les grandes forêts qui couvraient le comté de Nottingham... Si ce n’était la situation actuelle, c’est ici qu’elle serait heureuse…
Tandis qu’elle plaçait les derniers fruits dans le panier, elle entendit le grondement lointain d’un cavalier arrivant à toute allure dans sa direction. Elle ne se retourna pas, sachant par avance qui était le cavalier en question sans même avoir besoin de le constater de ses propres yeux. Un tel galop furieux ne pouvait annoncer qu’une seule personne. Bientôt, alors que le cheval s’arrêtait non loin d’elle, elle put entendre le tintement des éperons et des pas lourds qui ne firent que venir confirmer l’identité de son visiteur.
A présent qu’elle avait ramassé tous les fruits se trouvant sous le pommier, elle aurait put rentrer avec son panier chargé. Au lieu de ça, elle choisit de continuer à paraître occupée et indifférente, et se mit à regarder s’il ne restait pas encore quelques fruits mûrs dans l’arbre. Rapidement elle remarqua une belle pomme rouge qui lui parut suffisamment grosse pour être ramassée et tendit la main vers celle-ci. Mais celle-ci se trouvait un peu trop loin, aussi se hissa-t-elle discrètement sur la pointe des pieds. C’est alors qu’une main vint frôler la sienne pour s’en saisir à sa place.
Replantant ses talons dans la terre ferme, elle se retourna lentement tout en laissant s’échapper un discret soupir et fit face à l’homme qui se trouvait à présent devant elle.
“Lady Marian“, la salua l’homme vêtu de noir avec un signe de tête.
“Sir Guy“, répondit Marian avec une pointe d’ennui et de lassitude dans la voix.
Le bras droit du shérif lui tendit la pomme qu’il avait cueilli à sa place, mais elle fit mine de l’ignorer. Guy eut un léger froncement de nez, mais ne sembla pas en prendre ombrage.
“To what do we owe the pleasure of your company?“ demanda Marian, affable et tentant de dissimuler son agacement.
Sans gêne, Gisborne avait déjà entamé la pomme et fixait Marian, un sourire en coin, sans vouloir prendre la parole.
”Sir Guy?” insista Marian en haussant légèrement les sourcils, continuant à fixer l’homme qui ne l’avait pas quitté des yeux.
Après avoir croqué une deuxième fois dans la pomme et avalé ce qu’il avait dans la bouche, Gisborne jeta négligemment le reste du fruit par terre.
“Should I have a reason?”“What for?” demanda innocemment Marian.
“For visiting you.”“Sir Guy...”, commença Marian désormais profondément ennuyée par la tournure de la conversation,
“I don’t think that…““But perhaps you do not want to see me after all...”Marian ouvrit la bouche pour rétorquer mais Gisborne poursuivit.
“And this is why I have not seen you for a while in the castle. Outside the usual gathering of the Council of Nobles... Did I do something wrong to you? Tell me...”“Sir Guy, that’s not what you think…”“Oh, I think it is. Don’t take me for a fool. You avoid me.”“No, I don't”, dit-elle faussement indignée d’être victime d’une telle accusation.
En réalité, Gisborne n’était pas très loin de la vérité. Il y avait à peine quelques semaines, elle avait pris la difficile décision d’abandonner son ancienne vie pour rejoindre les ordres. Elle ne l’avait pas prise de gaieté de cœur bien entendu. Une vie de silence et d’austérité comme elle se représentait le quotidien dans une abbaye, était loin de lui convenir. Elle avait cependant été forcée dans ce choix car son père lui avait alors fait savoir qu’il désapprouvait ses activités nocturnes, et qu’il ne la voulait plus sous son toit si elle continuait.
La jeune femme ne voulait pas abandonner. Elle était Marian mais elle était aussi le Veilleur de Nuit. Elle ne voulait pas renoncer à tout ce pour quoi et pour qui elle s’était battue. Elle ne pouvait tout simplement pas tourner le dos aux gens qui avaient besoin de son aide. Au vue de ce qui se passait à Nottingham ces dernières années, une aide supplémentaire était loin d’être une aide de trop, et Robin et sa bande étaient loin de suffire pour offrir une main secourable à ceux qui étaient dans le besoin.
Elle avait essayé de la convaincre de la soutenir plutôt que de la condamner, mais il craignait trop pour leurs deux vies si le shérif venait un jour à le découvrir. Profondément affectée par le manque de confiance et de soutien de cet homme qui comptait tant dans sa vie et qu’elle avait toujours souhaité rendre fier d’elle, elle avait profité du passage de l’abbesse de Rufford à Nottingham pour demander à entrer dans les ordres.
Après une conversation qui avait commencé d’une bien étrange manière avec celle-ci, elle avait fini par d’obtenir son accord. Alors qu'elle s'apprêtait à rentrer chez elle pour rassembler ses affaires, elle avait croisé Guy visiblement très perturbé par la décision qu’elle venait de prendre. Il lui avait confié être déçu qu’elle ne lui ait pas fait part de cette décision avant de la prendre. Puis de façon hésitante et gênée, presque timide comme à chaque fois qu’il s’entretenait avec elle de choses qui lui tenaient à cœur, il lui avait fait savoir de manière très claire qu’il pensait qu’elle aurait un jour considéré le mariage, avec lui. Cela n’avait aucunement ébranlé la jeune femme qui avait déjà deviné ses intentions depuis un moment déjà.
”Perhaps I am not the marrying kind” avait-elle répondu avant de s’en aller.
Et Marian le pensait sincèrement. Elle ne pensait pas vouloir se marier un jour. Avec qui que ce soit. Elle ne se voyait pas plus épouse qu'elle ne se voyait vivre sous le même toit qu’un autre homme que son père. Elle devait sans doute sembler bizarre pour les gens de l’extérieur, de ne pas être mariée alors qu’elle allait bientôt fêter ses vingt-deux printemps. La jeune femme avait abandonné depuis longtemps le rêve d’un mari aimant, d’adorables enfants ou de charmantes soirées passées à faire de la broderie ou à écouter de la musique au coin du feu. Elle n'y aspirait d'ailleurs plus tellement. La seule chose qu'elle souhaitait réellement c'était le retour de la justice et de la paix. Elle ne souhaitait plus voir toutes ces souffrances et ces violences qui rongeaient le pays. Et à présent, elle savait qu’elle ne supporterait pas qu’un homme de plus ait un quelconque pouvoir sur elle et puisse lui dicter sa conduite. Elle ne supporterait pas que qui ce soit choisisse pour elle car elle mettait toujours un point d’honneur à faire ses propres choix. Cela n'était bien entendu pas évident pour elle dans ce monde où tous attendait quelque chose d’elle, que ce soit son père, le shérif, Guy ou même Robin.
Marian savait qu’elle ne pourrait jamais être une épouse soumise et obéissante, une « bonne épouse » aux yeux des autres hommes. Et elle ne le souhaitait pas. Elle savait qu’elle avait un fort caractère, elle aimait réfléchir aux choses et à leurs conséquences, avait ses propres opinions… Bien sûr, il lui fallait dissimuler cela les trois quarts du temps. Car elle ne voulait pas que l'on croit qu'elle était une menace pour le régime en place, ce qui arriverait si on découvrait qu'elle "pensait trop". Aussi devait-elle prétendre... Elle avait par exemple assuré à Guy de nombreuses fois combien elle trouvait la politique ennuyante et difficile à comprendre. Ce qui n'était bien évidemment pas le cas. Marian aimait sa liberté actuelle, son indépendance… Un des plus beaux cadeaux que lui ait fait son père dans la vie. Et elle ne lui serait jamais assez reconnaissante pour ça.
Quant aux enfants… Car oui, le mariage impliquait des enfants bien évidemment. C'était ce que l'on attendrait d'elle. Et les enfants l’attendrissaient bien sûr. Elle s’était plusieurs fois demandé quel effet cela ferait d’être mère... Cependant, si elle devait se l'avouer, rien que l’idée de tomber enceinte l’horrifiait. D’abord parce que mettre au monde un enfant avait déjà causé la mort de nombreuses femmes, à commencer par sa mère qui ne s'était jamais remise de sa naissance et était morte trois ans après. Ensuite cela signifierait perdre sa liberté de mouvement pendant de longs mois ou risquer de mettre en danger la vie de son enfant à naître si elle poursuivait ses activités nocturnes. Cela signifierait aussi qu'elle stresserait sans cesse pour le bien-être et la santé de l’enfant, devrait passer les dernières semaines alitée… Bref, une perspective qui était loin de l’enchanter...
Alors s’il fallait parler d’un mariage éventuel avec Gisborne, un homme qu’elle détestait autant pour ses cruelles actions que pour son loyal et aveugle dévouement envers le Shérif de Nottingham. Un homme qui la dégoûtait à chaque fois qu’il faisait souffrir le peuple sans pitié – y compris les habitants de sa propre terre, à Locksley – et qu’elle avait déjà vu tuer de sang-froid. Car même si l’homme en question, celui qui avait trépassé à la pointe de sa lame avait tenté de tuer le Shérif, il était désarmé, et le futur maître d’arme l’avait occis avec un détachement et une froideur à faire froid dans le dos. Elle se doutait qu’il n’avait aucun remord pour cette action. Il pensait avoir fait ce qu'il fallait, et il l’avait fait avec autant de facilité que si on lui avait demandé d’égorger un poulet.
Comment pouvait-il s’imaginer qu’elle accepterait un jour devenir sa femme alors qu’il avait le sang des siens sur ses mains ? Certes, il redoublait de charmantes attentions, surtout depuis cet épisode qui l’aurait conduite à entrer dans les ordres si l’abbesse en question n’avait pas été une fausse, mais celles-ci la laissait froide et indifférente. Ses attentions répétées l’importunaient d’ailleurs plus qu’autre chose car elle voyait surtout en lui l'âme damnée du Shérif qui s'était imposé comme nouveau maître du domaine de Locksley, brutalisait les villageois et semait la terreur autour de lui.
Elle ne faisait rien pour l’encourager, bien au contraire, elle n’avait de cesse de repousser ses avances. Sa persévérance et son obstination avaient de quoi frôler l’obsession – ou la folie… Elle ne savait si elle devait trouver cela admirable et se sentir toucher ou au contraire prendre davantage de distances. Elle avait donc opté pour la seconde option, et elle avait choisi d’adopter ce comportement depuis, ce qui ne plaisait visiblement pas à Gisborne.
En vérité, si elle était restée, ce n’était pas vraiment parce que l’abbesse n’était pas ce qu’elle disait être, pour être juste, elle n’était pas au courant de ce point lorsqu’elle avait changé d’avis. Son père avait en effet délibérément accepté les conditions qu’elle lui avait fixé : la supporter en tant que Veilleur de Nuit et la protéger de ses éventuels prétendants, à commencer par les attentions persistantes du bras-droit du Shérif.
Aussi somptueux que soient à chaque fois ses cadeaux, ils ne restaient que de babioles. Croyait-il réellement que l’affection pouvait s’acheter avec de simples objets, ou plutôt, s’achetait tout court ? A certains moments cependant, elle avait une pointe de compassion pour cet homme. Guy de Gisborne semblait être un homme bien seul. Sans famille, il n’avait que le Shérif dans son proche entourage ce qui rendait d’ailleurs d’autant plus dangereuse et effective son influence sur lui.
Marian était persuadée que Guy était un homme qui avait besoin d’amour et qui n’était peut-être pas aussi mauvais que l’on pourrait le croire. S’il ne savait trop comment montrer son affection et toucher le cœur des personnes, c’est parce qu’il ne devait pas avoir reçu beaucoup d’amour, du moins, pas depuis un certain temps. Il avait parfois un regard perdu, égaré, et semblait vouloir remplacer tous ces sentiments de manque par une extrême indifférence de ses semblables qui le conduisait à la cruauté dont il faisait montre parfois. Mais il n’avait jamais été cruel avec elle, il avait toujours montré de l’attention et un réel intérêt bien qu’il soit celui qui fasse sans doute le moins preuve de compréhension lorsqu’elle s’indignait des traitements que le Shérif infligeait au peuple.
Peut-être que dans son enfance, il avait été aimé, mais elle ne savait rien sur lui, ou presque rien. Il ne parlait jamais de cette période de son histoire et faisait tout pour éviter les questions sur son passé, trouvant à chaque fois un moyen de détourner la conversation dès qu’on l’interrogeait sur le sujet. Marian ne l’avait jamais question à ce propos et tout ce qu’elle savait lui venait de son père. Lorsqu’il était parti du comté avant de revenir sous les ordres de l’actuel Shérif de Nottingham, elle devait avoir à peine cinq ans alors qu’il était déjà un jeune homme.
Il avait alors quitté ces terres avec sa petite sœur, juste après la mort accidentelle de ses deux parents qui étaient morts dans un incendie. Ce même incendie avait d’ailleurs coûté la vie du père de Robin qui était le seigneur de Locksley à l’époque. Elle avait de vagues souvenirs d’avoir joué avec la petite Gisborne, Isabella, qui devait avoir une demie douzaine d’année de plus qu’elle. Mais c’était tout. D’ailleurs, Marian ne savait pas ce qu’il lui était arrivé et si elle et son frère étaient encore en contact. Pour être honnête elle s’en fichait un peu, tout comme du reste du passé de Guy. La seule chose qu’elle souhaitait c’était qu’il la laisse en paix. Elle avait pourtant encore besoin de rester suffisamment proche de lui pour être capable de continuer à délivrer des informations à Robin.
Ces derniers temps cependant, elle l’avait complètement évité et prenait parfois des chemins détournés pour ne pas avoir à le croiser dans les couloirs du château. Elle ne se sentait plus très à l’aise elle devait admettre… Il avait été blessé qu’elle ait pu faire un tel choix sans le consulter mais elle, n’en avait cure. Il en restait que depuis cette semi déclaration combinée à la joie qu’il avait exprimé lorsqu’elle avait décidé de rester l’avait rendu plus prévenant encore. Ses diverses petites attentions qu’elles soient présents ou simples compliments avaient redoublées, et il la regardait avec ce regard qui lui faisait froid dans le dos. Un regard si intense qu’elle sentait parfois ses yeux posés sur elle alors même qu’elle avait le dos tourné.
Parfois, elle se retrouvait pourtant à penser que ce n’était peut-être pas si désagréable que ça après tout, et qu’elle devrait même peut-être s’en sentir flattée... Avant cet « incident » entre eux, elle n’avait pas l’impression d’être considérée autrement qu’une sorte de prix à remporter, un objet qui complèterait sa vision de la réussite qui comportait bien entendu la richesse et le pouvoir. A présent, les choses étaient différentes… Il avait été réellement affecté lorsqu’il avait appris qu’elle allait se retiré au couvent. Elle avait découvert avec surprise et une pointe d'intérêt d'autres facettes de cet homme sombre et arrogant : en sa compagnie il s'adoucissait, se montrait patient et attentionné. Guy de Gisborne ne cherchait aucunement à obtenir son amour par la force mais il tentait au contraire de conquérir son cœur. Et la façon dont il la regardait… Oui, c’était réellement différent avec Robin.
Robin. Il fallait dire que l’homme mûr qui se trouvait devant elle n’avait rien à voir avec l’insolent et arrogant jeune homme qui jouait les hors-la-loi et les héros du peuple caché dans les bois. Quand l’un était un éternel introverti et constamment sur la réserve – malgré sa tendance à se mettre rapidement en colère dès que l’on touchait à ce qui pouvait heurter sa susceptibilité –, l’autre était clairement un beau parleur qui semblait prendre la moindre chose de la vie comme un nouveau terrain d’amusement. L’un cherchait à inspirer la crainte et le respect et faisait un grand cas de l’honneur, tandis que l’autre cherchait la gloire en touchant le cœur et l’admiration du peuple. Robin était décidément un grand gamin au charme indéniable qui aimait à distribuer les sourires et les clins d’œil à la pelle. Qu’est-ce qu’il pouvait être exaspérant d’ailleurs parfois… La moitié du temps il parvenait à l’irriter et à la faire sortir de ses gonds. Il avait un réel don pour ça, elle ne pouvait pas le nier. Et c’était loin de dater d’hier…
“I thought we were friends. ”Marian revint à la réalité et prit de nouveau conscience de la presence imposante de l’homme qui se trouvait devant elle.
“But first, you chose to become a nun without telling me…”“It was my choice. I am not used to tell to everybody what I am to be deciding in my life.” rétorqua-t-elle, agacée.
“Sorry if it has hurt you.” ajouta-t-elle, pas convaincue le moins du monde d’en être désolée pour lui.
“No, I am the one who is sorry… ” déclara-t-il sombrement.
“Forgive me my lady, I was overbearing.” termina-t-il en détournant le regard.
Un silence gêné s’installa entre eux. Marian se pencha pour se saisir du panier de fruits et le cala dans ses bras.
“Do you want something to drink?” lui offrit-elle, ses yeux se posant sur Knighton Hall qui se trouvait à moins d’une centaine de pas devant eux.
“No, thank you. In fact, I wanted to ask you something. Musicians and minstrels are going to arrive tomorrow, at Nottingham. I have invited them to Locksley for a little fair. And I was wondering if you...”Il s’arrêta soudain abruptement. Habituée à ce genre de comportement lorsqu’il s’adressait à elle, elle l’encouragea à poursuivre.
“If you?...”“I’d be pleased if you could come in my house tomorrow.”“I fear I could not come. I am sorry Sir Guy, I would be glad to come but I have to deal with some other business.”“Actually”, dit précipitament Gisborne,
“it is my birthday and I am inviting you.”“Oh…” fit Marian, les yeux baissés.
“Maybe these ‘other business’ are things that can be delayed” proposa Gisborne avec une lueur d’espoir.
Marian releva la tête pour le fixer dans les yeux et lui adressa un faible sourire, mais demeura muette.
“Do I take that as a ‘Yes’?”La jeune femme hocha faiblement la tête pour confirmer son assentiment tout en gardant la bouche close. Ce n’était pas par pudeur ou timidité, c’était tout simplement qu’elle n’avait rien d’autre à dire et qu’elle n’avait aucune envie de prolonger cette conversation avec Gisborne.
“Well. So, I am expecting you tomorrow. I’ll send a coach for you during the afternoon.”“Thank you Sir Guy.” le remercia poliment Marian.
“Good day.”“My lady… “ la salua-t-il d’un bref hochement de la tête en repartant.
Tout en se mordillant distraitement la lèvre inférieure, elle le regarda remonter sur sa monture et l’éperonner avant de disparaître au triple galop. Laissant s’échapper un profond soupir, Marian s’apprêtait à rentrer au manoir lorsqu’une voix d’homme tintée d’une pointe de sarcasme s’éleva derrière.
“Can I talk to you or you have to deal with another urgent business?”Elle se retourna vers son insolent interlocuteur et lui lança se regard exaspéré auquel il avait droit à chaque fois qu’il lui faisait ce genre de remarques stériles et immatures.
“What do you want?” demanda-t-elle sur un ton qui était tout sauf aimable.
L’agressivité qui perçait légèrement dans sa voix ne sembla pour autant pas affecter le large sourire impertinent qui s’élargissait sur le visage du jeune homme qui lui faisait face.